Les motrices
Motrice M.103
1902 : construction Ateliers du Nord de la France (Blanc-Misseron)
1905 : allongement, changement de châssis, passage sur bogies : Carde & fils (Bordeaux)
Marché du 20 décembre 1930
1932 : reconstruction Decauville (Corbeil)
À l’issue de ces reconstructions, la M.103 est affectée à la ligne 7 où elle circulera près de 40 années. Elle est équipée de bandeaux indicateurs lumineux « Saint-Gervais – Villette ». Elle achève sa carrière sur la ligne 9, le 16 avril 1983, puis rejoint la seconde rame historique de la RATP qui n’a jamais circulé avec voyageurs. Garée ensuite, elle a souffert de dégradations importantes, de pillages de mobilier et d’éléments techniques. Arrivée à Versailles, elle a été remise dans un état de présentation. Son freinage a été remis en fonction. Elle a vocation sur le long terme à être la motrice pilote d’une seconde rame verte.
Motrice M.268
1902 : construction Ateliers du Nord de la France (Blanc-Misseron)
1906 : allongement, changement de châssis, passage sur bogies : Carde & fils (Bordeaux)
1912 : allongement Ateliers du Nord de la France (Blanc-Misseron)
Marché du 1er novembre 1932
1934 : reconstruction Brissonneau et Lotz
À l’issue de ces reconstructions, la motrice grise M.268 rejoint la ligne 1 où elle circule jusqu’en 1963. Elle rejoint ensuite la ligne 8 comme l’ensemble des rames grises puis finit sa carrière sur la ligne 9 en 1981. Elle est ensuite conservée comme tracteur aux ateliers de Boulogne jusqu’en 1990 où elle est vendue à un ferrailleur. Dépouillée de son aménagement intérieur, elle est malgré tout conservée et finalement rachetée par l’Ademas en 1998. Sa restauration esthétique est entreprise en Mayenne puis sa remise en état technique à Versailles au cours de l’année 2004. Elle est actuellement en travaux afin de devenir la motrice active de la rame grise ; elle est préparée afin de recevoir deux groupes électrogènes de 220 kVA de puissance.
Motrice M.340
1904 : Compagnie française de matériel de chemin de fer
1910 : ajout d’un fumoir et changement de châssis : Ateliers du Nord de la France (Blanc-Misseron)
1929 : allongement à 14,20 m et transformation en motrice à 4 moteurs Sprague-Thomson
Commande du 10 avril 1936
1936 : reconstruction Brissonneau et Lotz
Avec la dernière reconstruction de 1936, la M.340 reçoit une caisse plus haute compensée par une hauteur de lanterneau raccourcie de 6 cm. Le résultat est assez disgracieux, mais il permettait de réaliser des économies de reconstruction en réutilisant une partie de la loge de conduite de 1904 (comme les autres motrices des séries M.1 à 34, 57 à 80, 330 à 349). La M.340 rejoint la ligne 4 puis finit sa carrière sur la ligne 5 en 1979. Elle est ensuite transformée par la RATP en tracteur Diesel (TA.01) avec montage d’un groupe électrogène pour les manœuvres à l’atelier de Choisy. Récupérée en 2003 par l’Ademas, la M.340 a fait l’objet de travaux considérables : remise en livrée extérieure d’origine, recâblage complet, peinture intérieure, changement du groupe électrogène. Depuis 2003, elle est la motrice active de la rame verte.
Motrice M.517
Carel et Fouché (Le Mans)
Marché du 4 octobre 1906
1908 : mise en service
Elle fait partie de la première série de motrices Sprague-Thomson construite (M.490 à M.551). De couleur vert foncé à l’origine, la M.517 possède des vantaux de portes ainsi que des entourages de baies vitrées en bois. Son aménagement intérieur reste inspiré des matériels à caisse en bois des débuts de l’exploitation, avec ses banquettes hautes et son éclairage longitudinal. Elle achève sa carrière sur la ligne 5, après 68 années de service ! Conservée par la RATP dans ses réserves, elle rejoint Versailles où elle est remise dans un état présentable après quelques dégradations. À cette occasion, son circuit de frein a été remis en service. De gros travaux de restauration sont toutefois nécessaires pour qu’elle puisse circuler avec voyageurs. Elle a vocation à devenir une motrice pilote pour une rame verte.
Motrice M.1266
Decauville (Corbeil)
Marché du 15 décembre 1929
1931 : mise en service
Livrée notamment en prévision du prolongement de la ligne 8 en 1931, les motrices « 1200 » représentent la maturité du matériel Sprague dans son aspect esthétique : couleur vert clair, emploi massif de la tôle vitrifiée, quatre portes par face. La M.1266 achève sa carrière sur la ligne 9, le 16 avril 1983 ; puis intègre en 1987 la rame historique A.475. Elle bénéficie d’une révision et d’une peinture complète aux ateliers de Vaugirard en 1994. Garée en réserve depuis 1995, elle est présentée à l’espace Invalides en 1999 puis rejoint Versailles en 2005. Elle est depuis lors la motrice pilote de la rame verte. Un certain nombre de travaux électriques et esthétiques restent à accomplir pour améliorer sa fiabilité et son aspect.
Motrice M.1308
Decauville (Corbeil)
Marché du 17 novembre 1933
1935 : mise en service
Elle est issue de la dernière série de motrices neuves construites (M.1302 à M.1355) dont les onze premières sont grises et destinées à la ligne 1. Reconnaissable à son galbe modifié et son plafond en tôle peinte, sa livrée extérieure apparaît particulièrement soignée avec sa couleur d’un gris bleuté délicat. La M.1308 a achevé sa carrière sur la ligne 9 au début de l’année 1983 puis a été conservée en tant que dernière représentante des « 1300 » grises. Elle a intégré la rame historique grise de la RATP de 1987 à 1992 en effectuant quelques prestations, dont une mémorable circulation en service voyageurs sur la ligne 1, le 17 octobre 1992. Garée depuis et vandalisée, elle a été remise dans un état de présentation correct depuis son arrivée à Versailles en juin 2016. Elle a vocation à moyen terme à remplacer la M.268 comme motrice pilote.
Les remorques
Remorque mixte ABm.5
Compagnie française de matériel de chemin de fer (Ivry)
Marché du 15 avril 1931
1932 : mise en service
Pour exploiter des lignes à trafic limité, le Métro a commandé au début des années 1930 des remorques mixtes.
En surnombre, plusieurs d’entre elles, y compris la Abm.5, furent « déclassées » en voitures de seconde classe. Les « initiés » pouvaient ainsi voyager en première au prix de la seconde ! Afin notamment d’exploiter les petites lignes 7bis et 3bis, elle fut « reclassée » dans les années 1970, puis fut réformée à la fin du Sprague-Thomson sur la ligne 3bis au mois de juillet 1981. Sauvegardée par le ferrailleur qui l’avait rachetée, elle a été récupérée en mauvais état en 1998.
Elle a été remise en état de circulation par l’Ademas en 2005 et la restauration intérieure a été effectuée en 2016.
Remorque mixte ABm.29
Compagnie française de matériel de chemin de fer (Ivry)
Marché du 15 avril 1931
1932 : mise en service
Identique à la ABm.5, la ABm.29 a été choisie pour servir de décor au salon de réception aménagé en 1967 à la station Invalides pour Métrobus, la régie publicitaire de la RATP.
L’intégralité de l’aménagement intérieur a été démonté et remplacé par une architecture très « sixties » avec un décor laqué conçu par la designer Ginette Clément. En 1999, cette remorque a été récupérée par l’Ademas qui l’a utilisée comme voiture de cantonnement sur son site en Mayenne. En 2012, la ABm.29 a rejoint Versailles pour y être restaurée et remise en état d’origine. Elle circule depuis 2016 sur la rame verte à Versailles.
Remorque de 1re classe Ab.284
Ateliers du Nord de la France (Blanc-Misseron)
Marché du 8 avril 1929
1930 : mise en service
Cette remorque est la première voiture « 1re classe » construite à quatre portes par face. Elle inaugure une longue lignée de 176 voitures (Ab.284 à Ab.460) mises en service de 1930 à 1933. La Ab.284 conserve encore les portes-chapeaux des séries précédentes, d’un modèle plus élaboré. Elle a terminé sa carrière sur la ligne 8 puis a été préservée par la RATP dans ses réserves avant de rejoindre Versailles en juin 2004. Elle est équipée d’un graisseur de voie qui se déclenche automatiquement dans les courbes… un dispositif fort utile sur la boucle des Matelots !
La toiture souffrant de corrosion sévère au niveau des couvre joints, l’ensemble du plafond a été déposé et a été remonté avec des tôles émaillées neuves. Une restauration esthétique complète a également été réalisée.
La Ab.284 est intégrée actuellement sur la rame verte de l’Ademas.
Remorque de 1re classe Ab.487
Brissonneau et Lotz
Marché du 17 novembre 1933
1936 : mise en service
Il s’agit de la toute dernière remorque de première classe construite. Elle fait partie d’une petite série (Ab.460 à Ab.487) destinée à compléter le parc des rames grise de la ligne 1. Reconnaissable à son galbe modifié et à son plafond en tôle peinte, son aménagement intérieur densifié à quatre places de front au lieu de trois, est spécifique à cette série. Ce diagramme sera généralisé des années 1950 aux années 1980.
Elle a circulé sur la toute dernière rame Sprague-Thomson le 16 avril 1983. Intégrée à la seconde rame historique de la RATP — qui elle n’a jamais circulé —, elle a ensuite été garée. Très dégradée par les graffitis avec l’ensemble de ses baies vitrées brisées, elle a été remise dans un état présentable après son arrivée à Versailles en juin 2016. Plusieurs tôles extérieures souffrent de corrosion et son parquet en ciment magnésien devra être entièrement ragréé. Elle a vocation, à long plus terme, à rejoindre la rame grise de l’Ademas.
Remorque de 2e classe Bb.546
Compagnie générale de construction (Saint-Denis)
Marché du 20 décembre 1930
1932 : mise en service
Cette remorque de seconde classe fait partie d’une très importante série (Bb.420 à Bb.650) destinée notamment à équiper les nouvelles lignes transversales ouvertes dans leur totalité à cette époque (lignes 7, 8 et 9). Elle a terminé sa carrière sur la ligne 9 et circulé jusqu’au dernier jour, le 16 avril 1983. Victime de pillages au cours des années 2010 et souffrant de désordres au niveau du sol, cette remorque a été remise en état de présentation acceptable. Après restauration, elle a vocation à compléter la rame verte actuellement en service.
Remorque de 2e classe Bb.572
Compagnie générale de construction (Saint-Denis)
Marché du 20 décembre 1930
1932 : mise en service
Elle est identique à la Bb.546. Elle a achevé sa carrière sur la ligne 14 (Invalides – Porte de Vanves) en 1976 puis a rejoint le centre de formation de la Gare du Nord pour être incorporée à la rame d’instruction Sprague-Thomson. À la réforme de ce train en 1985, la Bb.572 a rejoint la troisième rame historique de la RATP – celle qui n’a jamais circulé. Stockée sous tunnel et victime de pillages, la Bb.572 a rejoint Versailles en juin 2016 où quelques travaux de remise en état ont été effectués. Cette remorque a vocation à intégrer une éventuelle seconde rame verte.
Remorque de 2e classe Bb.691
Brissonneau et Lotz
Marché du 17 novembre 1933
1935 : mise en service
Cette remorque provient des dernières séries de matériel Sprague-Thomson construites dont seule une vingtaine d’unités sont vertes. Celle-ci est grise et destinée à la ligne 1, elle circule à partir de 1963 sur la ligne 8 jusqu’en fin 1976, poursuit sur la ligne 2 jusqu’au début 1981, puis achève sa carrière sur la ligne 9 au cours de cette même année. Elle est ensuite adaptée par la RATP en local de formation aux ateliers de Javel, son mobilier d’origine étant déposé. Récupérée par l’Ademas en 1996, elle est hébergée en Mayenne. Sa restauration est programmée à long terme de façon à porter la rame grise de l’Ademas à cinq voitures.
Remorque de 2e classe Bb.753
Brissonneau et Lotz
Marché du 17 novembre 1933
1935 : mise en service
Cette remorque est l’une des unités vertes de cette même dernière série de voitures. Reconnaissable à son galbe moins prononcé et à son plafond en tôle peinte au lieu de tôle vitrifiée, cette voiture possède également un aménagement intérieur différent. Elle a été longtemps stationnée à Invalides à côté de la ABm.29. Garée en bon état à Versailles depuis juin 2016, cette remorque à vocation à intégrer une éventuelle seconde rame verte.
Remorque de 2e classe Bb.782
Société Franco-Belge
Marché du 17 novembre 1933
1935 : mise en service
Elle est identique à la Bb.691 et à la Bb.753 dont elle ne diffère que par sa couleur grise. Destinée à la ligne 1, elle circule à partir de 1963 sur la ligne 8 jusqu’en 1980 puis achève sa carrière sur la ligne 9 jusqu’au dernier jour le 16 avril 1983. Elle intègre ensuite la rame historique grise de la RATP qui a notamment circulé sur la ligne 1, le 17 octobre 1992. Victime de quelques dégradations, la Bb.782 arrive à Versailles en juin 2016 où elle est sommairement remise en état de présentation. Sa restauration est programmée à moyen terme de façon à porter la rame grise de l’Ademas à quatre voitures.
Les véhicules auxiliaires
Tracteur de manœuvre T.74
Ex. M.644 et M.645
ANF (Blanc-Misseron)
Marché du 11 février 1908
1909 : mise en service
1936 : mise au standard « Sprague-Thomson » du système de traction
Transformé en tracteur en décembre 1963
Afin d’entretenir les infrastructures du Métro, un important parc de tracteur de travaux est constitué dès la fin des années 1950. Deux motrices Sprague à deux moteurs sont ainsi dépouillées de leur aménagement et de leur caisse (à l’exception des loges et d’un compartiment « fumoir ») puis réassemblées dos-à-dos de façon à constituer une motrice bidirectionnelle à quatre moteurs. Livrés en gris, les tracteurs passent au jaune vers 1972 puis à l’orange dans les années 1990. Plus que centenaires, les derniers tracteurs Sprague circulent jusqu’en mars 2011. Le T.74 a été récupéré par l’Ademas en 2005 et a fait l’objet d’importants travaux dans tous les domaines (tôlerie, peinture, électricité, mécanique) et reçois un groupe électrogène. Il est actuellement très utilisé pour les manœuvres à Versailles, pour la formation, et a servi de motrice pour la rame grise.
Tracteur de manœuvre T.91
Ex M.675 et M.676
Établissement Cail (Denain)
Marché du 20 décembre 1907
1909 : mise en service
1936 : mise au standard « Sprague-Thomson » du système de traction
Transformé en tracteur en octobre 1966
Contrairement au T.74 partiellement retôlé au cours de sa carrière, il a conservé sa caisse d’origine. Récupéré par l’Ademas en 2009, il a bénéficié d’une révision de ses bogies et de l’intégralité de la loge avant (caisse et équipement électrique). Un travail considérable reste à effectuer sur la loge arrière et le compartiment fumoir. Le T.91, avec le T.74, a vocation à assurer des manœuvres et à secourir le cas échéant une rame en détresse.